La Commission européenne donne sa réponse officielle à l’Initiative Citoyenne Européenne “Stop Finning – Stop the Trade”.
Dans cette réponse, la Commission reconnaît que les recherches initiales menées au cours des derniers mois ont permis de déterminer que le commerce d’ailerons est problématique et que l’UE doit prendre des mesures. Elle propose donc la réalisation d’une étude d’impact qui examinera de près les conséquences de la pêche au requin et des réglementations potentielles sur le commerce d’ailerons, et qui servira de base pour décider du type de réglementation ou de législation nécessaire. Cette étude évaluera les conséquences d’une interdiction du commerce d’ailerons d’un point de vue économique, environnemental et social.
Cette réponse est un excellent résultat pour l’Initiative “Stop Finning – Stop the Trade”. En effet, la Commission aurait pu déterminer que les règles actuelles étaient suffisantes et qu’elles devaient simplement être adaptées. Cette réponse permet donc de garder la porte ouverte pour atteindre l’objectif d’interdiction définitive du commerce d’ailerons que nous nous sommes fixé.
Bien que la décision d’entreprendre une évaluation d’impact ne constitue pas une garantie de législation, il s’agit d’une étape nécessaire. Élaborer une loi pour 27 pays est complexe et prend du temps. Les chiffres économiques doivent être un facteur connu pour se faire et, en ce qui concerne les requins, cela n’a jamais été réalisé, et la Commission européenne a la capacité de le faire.
Cependant, la préoccupation évidente sera que tous les impacts soient étudiés de la même manière, y compris les impacts sociaux et environnementaux, la biodiversité, l’écotourisme, les communautés côtières et les impacts de la pêche de subsistance. Car il est clair que le lobby de la pêche industrielle perçoit cela comme un simple impact sur ses revenus. Il s’agit là d’un aspect critique du processus auquel nous devons désormais veiller. Il y a encore beaucoup d’obstacles à franchir et nous aurons besoin d’un maximum de soutiens en Europe et dans le monde pour continuer à maintenir la pression du les décideurs de l’UE.
Avec cette réponse officielle, la Commission a rempli le mandat demandé par l’ICE. Les membres de la Commission ont clairement indiqué que le sujet du commerce d’ailerons de requins entrait désormais dans le “processus politique normal”. À partir de maintenant, la Commission agira parce qu’elle a reconnu la nécessité d’agir et parce qu’elle est disposée à en faire une priorité, parallèlement aux nombreuses autres propositions qu’elle examinera au cours des années à venir. Pour les défenseurs de protection de la nature et la coalition européenne “Stop Finning – stop the Trade”, cela signifie que nous entrons dans un bras de fer politique, comme pour toute autre proposition législative. L’élaboration d’une campagne puissante capable de mener à bien ce projet au cours des deux prochaines années constituera un défi de taille, car elle nécessitera une attention, un financement et une action constants pour être couronnée de succès. C’est pour cette raison que nous aurons besoin que de nombreux partenaires s’unissent pour soutenir ce projet avec un engagement total.